dimanche 21 septembre 2014

Scène 9

Chapitre 1 : Une nouvelle vie
scène 9


La grande rue continuait de descendre en pente douce quand, enfin, Caevanne aperçut devant eu les premiers étalages du marché. S’arrêtant un instant, elle observa de  petites cages dans lesquelles étaient enfermés des oiseaux exotiques aux couleurs et aux pépiements les plus étranges. L’un était bleu turquoise avec un bec arqué, un autre avait de longues plumes violettes et la fixait de ces yeux verts. Celui qu’elle préférait, était tout petit, de la taille d’un poing, il avait un plumage orange, une forme rondouillarde et poussait un petit cri joyeux. Attendrie, Caevanne ne put s’empêcher de sourire, elle le trouvait vraiment mignon.
-C’est un Rondoglun a col nacré. Pour les superstitieux cet oiseau porte chance. lui expliqua Thilas.
Un marchand qui leur faisait face vendait de curieux tissus d’un vert sombre qu’il disait “ininflammable”. Le drôle de personnage, avec un air malicieux et de grands gestes théâtraux, usait de toute son adresse pour captiver l’attention des passants.
Peu après, Caevanne aperçut la muraille délimitant le sud de la ville ainsi que la grande porte donnant sur les champs qui s’étendaient en contrebas dans la vallée.
Progressivement, les marchandises exotiques se faisaient de plus en plus rare. Caevanne retrouvait peu à peu le petit marché de son village. Elle reconnaissait autour d’elle toutes ces choses essentiel à ses yeux : de la farine, du pain et du poisson en abondance. Il y avait également de la viande de porc et de mouton dont les humains étaient particulièrement friands. Elle aperçut même, dissimulé entre deux étalages, un cordonnier qui présentait une grande variétés d’étoffes teintées, des vêtements en laine et différentes peaux de bêtes.
Thilas s'approcha du boulanger et demanda quelques miches de pain. Piochant dans l'étalage, l'homme dévisagea un court instant Caevanne, ses longues oreilles, sa peau d’albâtre et reporta finalement son attention sur les pièces qu'on lui tendait. La jeune elfe constata que la même scène se répétait presque à chaque fois qu’elle s’arrêtait.
-Il nous faut aussi de la viande, on en trouve dans la rue suivante, l’informa Thilas.
Lorsque le boucher l’aperçu, Caevanne constata avec irritation qu’il manifestait à son égard ce même regard plein de curiosité mêlée d’ironie. La situation devenait pesante et la jeune elfe reporta machinalement son attention sur la viande déposée à même l’étalage.                                                                                                                
Caevanne ne comprenait décidément pas la réaction de ces humains. N’avaient-ils donc jamais vu d’elfes? En s’éloignant, elle remarqua de nouveau les regards curieux portés sur ses oreilles si différentes de celles des autres. Agacée, la jeune elfe s’apprêtait à prendre la parole mais Thilas la devança.
-Le dernier contact que les hommes ont eu avec les elfes remonte à la première invasion, il y a 15 ans. Aujourd’hui, votre arrivée sur le continent inquiète, les gens ont compris que, quelque par dans le monde il y a de nouveau la guerre. Jusqu’à présent, personne ne croyait vraiment les rumeurs que certains racontent, que les régions de l’ouest sont attaquées.
Ce que disait Thilas n' était pas très rassurant mais tout deux repartaient déjà, empruntant une ruelle moins fréquentée. Comme il le lui avait proposé, ils remontèrent vers le port.
En traversant ces étroites ruelles, Caevanne se remémora le parcours fait la veille en compagnie des gardes. L’espace d’un instant, un frissonnement la traversa. L’inquiétante apparition qu’elle avait surprit dans une allée semblable à celle où elle se trouvait à présent venait de ressurgir dans son esprit. Plus elle y repensait, moins cette inquiétante silhouette sombre lui semblait réelle. Admettant que la fatigue du voyage lui avait joué un tour, elle décida finalement de ne pas en faire par à Thilas.
Apercevant les quais puis la grande étendu d’eau, Caevanne sentait à présent le vent de la mer lui caresser le visage. Elle était fascinée par ces grands navires qu'elle avait aperçu dans l'ombre, la veille. La hauteur des mâts était surprenante, comparable à celle des grands arbre de la forêt qui entourait son village. Thilas s’arrêta.
-Regarde. Elle est là.

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